Dans les vers de Fuzuli, "Kasîde der Medh-i Hazret-i Fahr-ı Kâ'inât" connu comme « L’éloge de l’eau », le poète nous annonce que le Prophète Muhammad (saw) est une miséricorde pour l’univers, et que l’eau est une miséricorde pour l’humanité. En partant de cette connotation nous pouvons établir un lien entre le caractère indispensable de l’eau dans la vie de l’homme et le Prophète (saw) qui appelle les hommes à une purification saine et claire. C’est pourquoi l’eau, suivant le chemin du Prophète Muhammad (saw), porte les caractéristiques de la propreté, de la clarté, et de la purification des péchés tout comme le prophète lui-même.
Tıynet-i pakini ruşen kılmış ehl-i aleme
İktida kılmış tarik-i Ahmed-i Muhtar'a su
Dans cet éloge où le Prophète Muhammad (saw) est assimilé à l’eau, le hadith expliquant que le commencement de l’Existence serait lié iansi à l’eau est rapporté comme suit par Imran bin Husayn: « Selon le Messager d’Allah (saw), dans le passé, il n’existait rien d’autre qu’Allah (awj) et son trône reposait sur de l’eau. Il écrivit tout dans le Livre, il créa la terre et les cieux. » (Sahîh-i Buhârî, "Kitâbu Bed'il-Halk, 1348).
Pourquoi l’eau est-elle importante ?
Pour les Hommes
L’eau est la plus grande bénédiction pour l’humanité et elle est la propriété de l’humanité toute entière. Les sources d'eau de mer, tels que les grands lacs et les grandes rivières ne comptent pas sur la propriété de personne. Chaque individu a le droit d'en bénéficier. Le Prophète (saw) a dit : « Il y a 3 choses qui ne seront jamais interdite, l’eau, l’herbe et le feu ». Ces 3 éléments qu’on ne peut pas interdire ont été signalés comme la propriété commune des Musulmans. (İbni Mâce, Ruhûn:16; Ebû Davûd, Buyû,60; Ahmed b. Hanbel, V,364)
Et selon Abu Huraira (ra), « Parce qu’il va empêcher l’herbe de pousser par lui-même, n’interdisez pas aux autres l’excès d’eau en dehors de votre besoin. » (Sahîh Al-Boukhârî, Kitâbu'l-Musâkâ,1090,1091; Sahîh Al-Boukhârî, Churb 2, Hiyel 5; Muslim, Musâkât 38, (1566); Ibn Mâce, Ruhûn 19, (2478)
Dans un autre hadith, il rapporte : « Il y a 3 personnes qu’Allah ne regarde pas le Jour du Jugement, ni ne les pardonne pas et il y a un châtiment douloureux pour eux : celui qui ne laisse pas sur le chemin utiliser à un voyageur l’excès d’eau en dehors de son usage personnel… Allah dit « tout comme tu as empêché l’utilisation d’excès d’eau que tu n’as pas produite de tes mains, je m’oppose aujourd’hui à te donner ma grâce et ma bienveillance divine. (Sahîh Al-Boukhârî, Kitâbu'l-Musâkâ, 1093, 1096). Dans la même signification Jabir rapporta le hadith « Il a interdit la vente de l’excès d’eau. » (Muslim, Musâkat, 34 (1565); Nesâî, Buyû 89, (307); İbn Mâce, Ruhûn 18, (2477).
L’eau pour les animaux
Dans plusieurs sources de Hadith, il y a des histoires où le Prophète Muhammad (saw) encourage à assouvir les besoins en eau des animaux et de tous les êtres vivants. Parmi l’une d’elles, rapportée par Abu Huraira (ra) : « Selon Le Messager d’Allah (saw), un homme eut soif en marchant sur la route, il trouva un puits et y descendit. Il put boire de l’eau. Lorsqu’il remonta, il apperçut un chien assoiffé, sortant sa langue et léchant la terre désespérément. L’homme se dit : « Le pauvre animal a soif comme moi » puis il descendit dans le puits, il quitta sa chaussure et la remplit d’eau. Il prit ensuite sa chaussure à la bouche et la remonta et fit boire le chien. Allah (awj) apprécia son geste et le pardonna. » Là-dessus les compagnons demandèrent : « Ô Messager d’Allah ! Y a t-il une récompense pour les bonnes œuvres réalisées pour les animaux ? » Le Prophète (saw) répondit : « Il y a une bonne récompense (pour les bonnes œuvres réalisées) envers tout être vivant. » (Sahîh Al-Boukhârî, Kitâb-ı Musâkâ 1094; Sahîh Al-Boukhârî, Chirb 9, Vudü 33, Mezâlim 23, Edeb 27; Muslim, Selâm 153, 2244; Muvatta, Sıfatu'n Nebi 23, (2, 929-930); Abu Dawud, Djihâd 47, (2550).
Dans une autre version : « Lors d’une chaude journée, une femme pècheresse vit un chien trainant sa langue et respirant difficilement à cause de sa soif. Elle ôta sa chaussure et la remplit d’eau, puis fit boire de l’eau à l’animal. Pour cette raison, Allah lui pardonné ses péchés. » (Mâlik, Sahîh Al-Boukhârî, Muslim ve Abu Dawud). Pour compléter cette histoire, un hadith a été rapporté par Ibn Omar : « Une femme est entrée en Enfer à cause d’un chat. Parce qu’elle avait emprisonné le chat à la maison et ne l’avait pas libéré pour qu’il se nourrisse des insectes et ne lui avait pas laissé à manger non plus. » [Sahîh Al-Boukhârî et Muslim] (Rûdânî, 319). Le cas du pardon grâce à l’eau donné au chien par une femme ayant commis des péchés, et la femme (même si elle était vertueuse) ayant provoqué la mort du chat et se retrouvant parmi les gens de l’Enfer, ont été éclairé à la lumière d’un autre Hadith. Ibn Amr Bin el Âs rapporte : « A ceux qui ont de la compassion, Le Miséricordieux aussi apporte sa compassion. Ayez de la compassion pour ceux qui sont sur terre afin que ceux qui sont aux Cieux aient de la compassion pour vous. » (Tirmidhi et avec les même paroles Abu Dawud)
Suraka, après avoir accepté l’Islam comme religion, demanda au Prophète (saw) si son action de libérer des animaux appartenant à des étrangers après leur avoir donné de l’eau dans des récipients destinés à ses propres animaux avait été acceptée auprès d’Allah, le Prophète Muhammad (saw) répondit ainsi : « Cela a été accepté à coup sûr, quelque soit l’être vivant, agir gracieusement envers chaque créature est un acte digne de récompense auprès d’Allah. »
L’eau en tant que moyen de propreté
Une autre caractéristique qui accroit l’importance de l’eau dans la vie humaine est le fait qu’elle soit un moyen de propreté. L’Islam, reposant sur la propreté, attache une importance particulière sur cet aspect de l’eau. Le Prophète Muhammad (saw) déclara « La moitié de la foi est la propreté » (Muslim, Taharet 1). Le Prophète (saw) affirma également « L’eau a été créée propre, tant qu’on ne change pas sa couleur, son odeur et son goût, rien ne peut la salir» puis ajouta que le ruisseau, le lac, la mer, la pluie, la neige et la glace se trouvant dans la nature sont fondamentalement propres. Abu Huraira (ra) entendit le Prophète Muhammad (saw) dire à un homme venu lui demander, lorsqu’ils partirent en mer, s’ils pouvaient prendre leurs ablutions dans l’eau de mer, car ils gardaient le peu d’eau qu’ils avaient pour boire. Le Messager de Dieu lui répondit : « L’eau de celle-ci est propre, ce qui en sort, même mort, est licite ». (Muvattâ ve Sünen Ashâbı (Rûdânî, 194). Selon Abu Umâma (ra), « Rien ne peut souiller l’eau à part les choses qui changent son odeur et son goût. » (Taberânî, Mu'cemu'l-Evsat ve Mu'cemu'l-Kebir, Rûdânî, 202)
Dans un Hadith faisant le lien entre la quantité d’eau et sa propreté le Prophète (saw) annonça: "Lorsqu’il y a 2 Culleus (une quantité d’un récipient de 200 ritil (litres)) l’eau ne garde pas la saleté, car dans cette situation rien ne peut la salir."
Les dispositions des eaux ont été le sujet de grandes recherches et de commentaires différents parmi les Fuquaha. Le Hadith "L'eau est propre, rien ne peut la salir" est une lumière importante pour notre temps. Une eau qui a subi une pollution de la couleur, de l'odeur, ou du goût, redevient propre en retournant à ces propriétés originales après extraction de ces polluants par différents procédés technologiques. Il est question de la réutilisation des eaux usées.
Les Hadiths relatifs au fait qu'il n'y a aucun inconvénient à l'utilisation de l'eau qui nettoie l'homme et la femme communément sont les suivants : « Dans une transmission d'Ibn Abbas, une des femmes du Prophète Muhammad (saw) se lava en prenant de l'eau dans une bassine. Lorsque le Prophète (saw) arriva pour se laver ou prendre ses ablutions avec cette eau, sa femme lui dit "J'étais dans un état d'impureté". Sur cette parole le Prophète répondit ainsi "L'eau ne peut être impure" (Tirmidhî, Rûdânî 198). Aïcha dit "Moi et le Messager d'Allah, nous nous lavions depuis la même bassine ; nos mains plongeaient ensemble dedans." Puis elle ajouta "Il agissait avant moi et en définitive je lui disais "Laisse-moi aussi de l'eau, laisse-moi aussi de l'eau." (Nesâî, Sunen, Gusl 10, Rûdânî 200). Ibn Omar déclara "Au temps du Prophète Muhammad (saw), les hommes et les femmes prenaient tous leurs ablutions depuis le même récipient." (Al-Boukhâri, Mâlik, Abu Dawud et Nesâi, Rûdânî 201).
Ibn Omar demanda au Prophète Muhammad (saw) quel pichet était le mieux pour prendre ses ablutions, le petit ou alors le grand pichet. Le Prophète lui répondit « C'est mieux avec les petits pichets. Parce que la religion d'Allah est facile, elle est immaculée. » (Taberânî, Mu'cemu'l-Evsat'ta, Rûdânî 203).
Garder l'eau et ses récipients propres
Il n'est pas permis de prendre ses ablutions avec une eau stagnante dans laquelle est tombée une saleté plus ou moins grosse. Le changement ou non des propriétés de l'eau par cette saleté n'affecte pas le résultat. Parce que le Prophète Muhammad (saw) en ordonnant la protection de l'eau contre les saletés dit "Que l'un d'entre vous ne fasse pas ses besoins dans une eau stagnante et qu'il ne se lave pas du fait de son état d'impureté dans une eau pareille. (Al-Boukhâri, Vüdû' 68 ; Muslim, Tahâre 36/94-96, Tirmidhî, Tahâre 51; Nesaî, Tahâre 45). « Que l'un d'entre vous, quand il se réveille ne plonge pas ses mains dans un récipent d'eau tant qu'il ne les aura pas lavés 3 fois. Parce qu'on ne sait où a veillé sa main. » (Muslim, Tahâre 87; Abu Dawud, Tahâre 49; Tirmidhî, Tahâre 19).
Attacher le goulot des récipients d'eau, ou bien lorsqu'on ne trouve pas de bouchon, prendre la mesure de le couvrir avec un morceau de planche en bois fait parti des ordres prophétiques.
Parmi ceux qui ont rapporté les Hadiths concernant l'interdiction de boire au goulot des gourdes et des pichets d'eau , Abu Said, Abu Huraira et Ibn Abbas déclarèrent que le Prophète interdit de boire l'eau des récipients fait en peau tant que le goulot n'a pas été retourné vers l'extérieur et tant qu'il n'a pas été versé dans un pichet. Après cette interdiction, il est rapporté qu'une personne s'est levée la nuit pour boire de l'eau et qu'un serpent est sorti de la gourde. (Ibn Mâce, Echribe 19). Selon Muslim, il est rapporté qu'il s'agit de retourner le goulot de la gourde vers l'extérieur et de mettre tête en bas les récipients d'eau. (Muslim, Echribe 111)
Les hadiths concernant la bonne façon de boire ont mis clairement en évidence l'importance donnée à ce sujet par le Prophète, les caractéristiques dont doit disposer les Musulmans et les façons d'être sains ensemble. Il est interdit d'expirer ou de souffler dans les récipients d'eau. Il a été recommandé de boire l'eau en 3 fois. Abu Said rapporte, le Prophète Muhammad interdit de souffler sur les boissons, lorsqu'un homme l'interrogea sur ce qu'il devait faire s'il y avait une saleté qui tombait dessus, il lui répondit de renverser l'eau, et lorsqu'il lui dit qu'il n'était pas rassasié lorsqu'il buvait d'une traite, il lui demanda de retirer le récipient de sa bouche. (Tirmidhi, Echribe 15). Dans une autre version, "Le Prophète a interdit de boire à l'endroit cassé d'un verre et de souffler sur l'eau." (Mâlik, abu Dawud, Tirmidhi).
Dans une version de Müslim et Tirmizi, il est également rapporté ceci: " Le Messager d'Allah (saw) buvait en trois fois et disait que boire comme ceci rassasie mieux, protège mieux (contre les maladies) et était beaucoup plus appétissant. (Al-Boukhari, Echribe 26; Muslim, Echribe 121, (2028); Tirmidhî, Echribe 13, (1885); Abu Dawud, Echribe 19, (3727))
La qualité de l'eau potable
Le Prophète (saw) a fait apporter de l'eau des puits dont l'eau était de grande qualité. Aïcha dit "On apportait de l'eau douce des puits de Sukya. Et Kutayba exprima que Sukya était une source d'eau située à deux jours de distance de Médine. (Abu Dawud, Rûdânî 104). Ce puits qui se trouvait dans le village de Kanat à gauche du chemin qui menait au puits d'Ali, a été détruit par la suite. Un chemin de deux jours de distance vaut bien la peine pour de l'eau potable de cette qualité. Par contre, Mucemu'l-Büldan exprima aussi qu'il y avait beaucoup d'endroits qui portaient le nom d'Es-Sukya et qu'on appelait aussi Es-Sukya un puits de Médine.
Abu Ayyub transporta un jour de l'eau potable au Prophète Muhammad (saw) depuis le puits de Malik Ibn Nadr. Il exprima que de l'eau potable avait été apportée depuis les puits de Buyûtu's-Sukya et Ğars. Bi'ru'l-Ğars est un puits d'eau douce se trouvant à un demi mile au sud-est de Masjid Quba.
Jabir Ibn Abdullah rapporta que le Prophète Muhammad (saw) alla avec un de ses compagnons auprès d'un Ansar et dit "As-tu de l'eau qui est resté toute la nuit dans une gourde? Sinon nous pouvons boire sans verre avec notre bouche." A ce même moment, le jardinier était en train d'organiser l'arrosage de son jardin. Il alla aussitôt à l'abri à l'ombre et il remplit un verre d'eau puis trait le lait sa brebis et leur en proposa. (Al-Boukhari, Echribe 14 ; Abu Dawud, Echribe 18, 3724).
L'économie d'eau
L'un des messages donné par le Prophète Muhammad (saw) relatif à l'eau est son utilisation économique. La solution de la pénurie d'eau, qui est d'actualités de nos jours et que nous craignons qu'elle s'accroisse dans l'avenir, est dans le message prophétique donné il y a des siècles. L'exemple le plus important donné pour l'interdiction du gaspillage concerne l'eau utilisée pour les ablutions. Ibn Amr bin el-Âs rapporte « Le Prophète (saw) passa au côté de Sa'd (ra) en train de prendre ses ablutions et lui dit "Quel est ce gaspillage ?" Au compagnon qui lui demanda en retour s'il y avait du gaspillage pour les ablutions, le Prophète (saw) répondit "Oui, même si tu te trouves au bord d'une rivière". (Ibn Mâce, 425). Anas (ra) dit "Le Messager d'Allah (saw) se lavait avec une quantité d'eau comprise entre un sâ' (3,3 litres) et cinq müd (4,15 litres) et il prenait ses ablutions avec un müd (0,83 litre) d'eau. (Al-Boukhari, Vudû' 47, I, 58). Dans d'autres versions, il a été rapporté qu'il se lavait avec cinq mekkûk (bol d'eau) et prenait ses ablutions avec un mekkûk, (Al-Boukhari, Muslim, Nesâî et Tirmidhî) ; encore dans un autre hadith, il est rapporté que deux ritil (0.83 litre) d'eau sont suffisants pour les ablutions. (Tirmidhî, 609)
Le hadith déconseillant l'utilisation abondante de l'eau lors des ablutions, nous donne une leçon très importante au nom de la protection de notre environnement. Parce que l’utilisation non abondante de l'eau, même pour les ablutions, qui est un acte de préparation la plus légitime au culte, est remarquable. Cet acte doit être cinq fois par jour le reflet de la sollicitude et du respect envers l'environnement dans lequel vit le musulman. Abu Ad-Derdâ rapporta encore un hadith à ce sujet : « Après avoir pris ces ablutions dans un récipient d'eau provenant d'une rivière proche, le Prophète Muhammad (saw) ordonna pour l'eau restant dans le récipient "Allez vider ceci dans la rivière. Il est possible qu'à l'avenir cela devienne une nourriture dans le gésier d'un être vivant." »
L’eau dans le traitement des maladies
Rafi Ibn Hadic (ra) rapporte que selon le Messager d’Allah (saw), "La chaleur est une houle de l’enfer. Refroidissez votre chaleur avec de l’eau (froide)". (Al-Boukhari, Tibb 28, Bed'ü'l-halk 10 ; Muslim, Selam 83, (2212) ; Tirmidhi, Tibb25, (2074)).
Les propriétés relaxantes et apaisantes de l'eau nous ont été présentées comme un moyen de traitement dans le hadith du Prophète (saw). "En vérité, la colère a été créé de Satan. Et Satan a été créé du feu. Il est sûr que le feu s’éteint avec l’eau. Que celui qui se met en colère prenne ses ablutions. " (Ahmed Ibn Hanbel, IV, 220)
Nous pouvons voir encore les propriétés curatives de l’eau parmi l’une des volontés du Prophète Muhammad (saw) dans ses derniers jours. Un jour il demanda à sa famille de lui apporter sept eaux de sept puits différents à travers la ville et de lui renverser sur la tête. Cette cure l’a tellement soulagé qu’il a pu quitter le lit et aller jusqu’à la mosquée. Il a pris place parmi les compagnons et il a pu prononcer un sermon.
L’eau pour représenter les cultes
Jabir (ra) rapporte que le Prophète Muhammad (saw), faisant allusion à la propriété nettoyante de l’eau, dit "Les cinq temps de prière sont comme celui qui plonge et se lave dans une eau douce coulant devant chez lui cinq fois par jour. Reste-t-il des saletés sur cet homme ? " ‘Non il ne reste aucune saleté’ dirent-ils. Le Prophète (saw) dit « Et bien comme l’eau nettoie la saleté, les cinq temps de prière détruisent les péchés. » (Muslim)
Lorsque Soulaym Ibn Jabir vint demander au Prophète Muhammad (saw) de lui raconter une œuvre de bienfaisance dont il pourrait tirer bénéfice, le Prophète (saw) répondit « Ne sous-estime pas la charité. Même s'il s'agit d'une quantité d'eau que tu verse dans le récipient de quelqu'un qui t'a demandé de l'eau de ton propre seau. Accueille ton frère avec le sourire, et lorsqu'il te quitte ne fais pas ses commérages. »
La bienfaisance avec l'eau
Le puits dont l'eau était douce et potable à Médine était le puits Rûme. Le Messager d’Allah (saw) alla demander au propriétaire du puits "Vends-moi ce puits en contrepartie d'une fontaine au Paradis." L'homme annonça qu'il vivait de la vente de cette eau. Sur ce, le Prophète Muhammad (saw) encouragea ceux qui en avaient les moyens. "Quiconque achètera le puits de Rûme (en vue d'en faire don au peuple) se verra récompensé amplement au Paradis". Dans une autre version, il dit "Qu' Allah donne le Pardon à quiconque achètera le puits de Rûme". Osman (ra) partit directement auprès de l'homme pour négocier et acheter le puits. Ensuite, en venant auprès du Prophète (saw), il lui demanda si la récompense promise au propriétaire du puits était aussi valable pour lui. A la réponse "oui", il dit "Je l'ai acheté et je l'ai donné aux Musulmans". Lorsque Osman (ra) était en état de siège, il alla sur le toit de sa maison et il fit valider son action en rappelant que le Prophète (saw) déclara : "Quiconque devient propriétaire du puits de Rûme, il y aura pour lui le Paradis, et ne savez-vous pas que c'est moi qui ait creusé ce puits. (Al-Boukhari, Vesaye). Il y a différentes versions sur la somme payée pour le puits et que cette transaction a été réalisée en deux fois. Il a été question de différentes sommes comme trente-six mille, vingt-cinq mille. Il est rapporté également que le puits appartenait à un juif, et que lors de la première transaction la moitié des parts avait été acheté, et qu'un jour le juif devait se servir du puits et l'autre jour c'était Osman (ra) au service du peuple mais finalement comme il ne parvenait plus à vendre l'eau les jours où c'était son tour, le juif a vendu l'autre moitié des actions.
L'eau douce du Puits de Rûme était excessivement chère, pour une chemise il fallait payer 2-3 dirhams, pour un costume 40 dirhams, le seuil de richesse était de 200 dirhams… En prenant en compte ces chiffres, on comprend mieux la valeur d'une eau qui a été donnée en dépensant des milliers de dirhams.
Lorsque Sa'd Ibn Ubâde demanda au Prophète (saw) quelle charité lui ferait plaisir, le Prophète (saw) répondit "L'eau". (Abu Dawud, Zakât 41). Faire édifier des bonnes choses comme des fontaines pour l'âme des défunts fait partie des recommandations prophétiques. Sa'd Ibn Ubâde fit creuser un puits au décès de sa mère. (Abu Dawud, Zakât 42 ; Nesâi, Vesâyâ 9, 75).
L'abondance de l'eau
Anas Ibn Malik (ra) rapporta que les compagnons ne trouvant pas d'eau pour les ablutions, partirent voir le Prophète Muhammad (saw) pour lui faire part de cette situation, le Prophète (saw) après avoir trempé ses mains dans un récipient d'eau, dit aux musulmans de prendre leurs ablutions car il y avait de l'eau qui coulait en abondance entre ses doigts. L'eau fut suffisante jusqu'à ce que tout le monde prenne ses ablutions. Dans une autre version rapportée par Al-Boukhari, Anas b. Malik affirma que ceux qui prenaient leurs ablutions étaient au nombre de 80 et même plus. Jabir Ibn Abdullah (ra) raconta que pendant la Bataille de Houdaybiya, le Prophète (saw) se trouvait un jour près d'un seau pour faire ses ablutions, quelques compagnons sont venus à lui tristement et ont dit qu'il ne leur restait plus beaucoup d'eau. Sur ce le Prophète (saw) trempa sa main dans le seau et de l'eau coula en abondance entre ses doigts. Mille cinq cent personnes ont bu cette eau et ont pris leurs ablutions.
En conclusion
Le Prophète Muhammad (saw) nous montra la solution à tous les problèmes, la source de toutes les beautés, et la cure de tous les ennuis. Il y a encore beaucoup de chose à dire et à écrire mais à côté de ça, nous espérons être parmi les compagnons qui bénéficieront de son Doua pour accéder à son intercession et pour que notre eau soit abondante.
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Sources
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İmâm Gazâli;İhyâu ‘Ulûmi'd-Dîn. Çev. Ahmed Serdaroğlu. İstanbul: 1975.
Kândehlevi, Yusuf; Hadislerle Hz. Peygamber ve Eshabının Yaşadığı Müslümanlık, Çev. Ahmet Büyükçınar, Ömer Tekin, Yaşar Erol. İstanbul: 1977.
Kocaer, Abdullah Feyzi; (Çev, Tahric ve Notlar) Sahih-i Buhârî Muhtasarı Tecrîd-i Sarîh. İstanbul: 2004
Rûdânî, Muhammed b. Süleyman; Cem'ul-Fevâid min Câmi'il-Usûl ve Mecma'iz-Zevâid. Cild.1,3,4. İstanbul: 2005.
Vatandaş, Celaleddin;Hazreti Muhammed'in (s.a.v.) Hayatı ve İslâm Daveti Medine Dönemi. İstanbul: 2005.
** rıtl : litre, Mesure
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