Qu'est-ce la religion ?

Editor

mercredi 23 décembre 2015

Qu'est-ce la religion ?

Comprendre l’Islam et le vivre exigent de connaitre le Prophète (saw) et sa façon de pratiquer au quotidien, comprendre le Prophète (saw) et le connaitre exigent de la même façon d’appréhender avec justesse les principes fondamentaux de l’Islam. Pour ce faire, nous soumettons à votre attention, sur ledernierprophete.info, les principes fondamentaux de la foi musulmane sous le titre « Islam » à travers des questions telles que : Qu’est-ce que la religion ?, Pourquoi l’homme éprouve-t-il un besoin de religion ?, Quels sont les spécificités qui distinguent l’Islam des autres religions ? Cette partie a été préparée par la théologienne Fatma Bayram.

La religion n’est pas simplement une pensée qui résiderait dans les consciences ; c’est un système vivant dont les effets ont vocation à se manifester dans tous les domaines de notre vie.

Toutes les disciplines scientifiques qui se sont penchées sur la religion l’ont définie à partir de leur point de vue respectif. Tandis que les spécialistes de l’Islam ont pris en compte, dans leur définition de la religion, la notion de religion telle que la conçoit le Coran ainsi que leur foi en l’Islam. Selon eux, la définition d’une religion authentique est la suivante : « La religion est une loi divine qui permet aux hommes doués de raison d’atteindre, par leur propre volonté, le bien et la béatitude dans le monde et dans l’au-delà. »

La spécificité la plus importante qui doit caractériser une définition est sa capacité à formuler, sans excès ni déficit de sens, ce qu’elle définit. De cette façon, chaque terme d’une définition revêt de l’importance. Dans cette définition, admise par les savants de l’Islam, chaque terme revêt également de l’importance et constitue un guide quant à notre manière dont nous devrions concevoir la religion. « Etre doué de raison », « adhérer à la religion par sa propre volonté », « la religion est la source du bien et du bonheur », « le but du bien et du bonheur concerne les deux mondes » et enfin « la religion est une loi divine » sont des formules mentionnées dans cette définition et qui méritent chacune une explication.

De même qu’il ne peut être tenu rigueur à ceux qui ne sont pas doués de raison d’une quelconque responsabilité religieuse, les comportements religieux, n’étant pas fondés sur des choix émanant de la libre volonté de la personne, n’ont aucune valeur. Les activités religieuses qui ne reposent pas sur la libre volonté, qui sont le résultat de calculs ou de pressions n’ont, auprès d’Allah, aucune valeur. C’est pourquoi, le fait d’être des religieux forts et sincères est avant tout lié au fait d’être des personnes douées d’une grande détermination et d’un solide caractère.

Il est également mentionné dans la définition que la religion apporte le bien et le bonheur. Cette affirmation pourrait aller à l’encontre des jugements en vigueur de ceux pour qui la religion est synonyme de règles contraignantes et donc de nature à limiter et délimiter. À ce titre, le point qui ne doit pas échapper à notre attention est avant tout le fait que sur les sujets qui dépassent l’entendement humain et qui sont en dehors de son champ de vision, les déclarations décisives qui émanent d’Allah sont bénéfiques en tant qu’elles protègent l’homme de fourvoiements dans lesquels il tomberait immanquablement. En second lieu, en sus des préceptes « informatifs », les préceptes « formatifs » qui posent des règles relatives au fonctionnement de la vie humaine sont, à maints égards, en faveur de l’humanité.

Dans ce cadre, sans la guidance divine, les règles que l’homme déduira uniquement par la voie de l’expérimentation et de l’erreur lui ont été révélées par Allah et le chemin lui a été montré afin qu’il puisse établir le lien avec le sacré sans risque de tomber dans l’erreur. Cela est éminemment un don accordé à l’être humain. Par ailleurs, même si l’on présuppose que l’homme est capable d’atteindre ce qui est juste et utile par l’exercice de sa raison, emprunter le chemin que montre celle-ci n’est, la plupart du temps, pas possible tant que ne s’est pas réalisée une des plus importantes conditions imposant la nécessité aux sens d’accompagner la connaissance afin qu’elle se traduise en comportement, c’est-à-dire à la nécessité de croire avec le cœur et de se conformer à ce qui est posé par la raison. Ainsi, en s’adressant directement, à la fois à la raison humaine et, à la fois à son cœur, la religion permet, avec succès, aux connaissances de se traduire en comportements.

Concernant la définition du bien et la manière pour l’être humain d’atteindre le bonheur, chaque personne formule, en fonction de sa croyance et sa vision du monde, sa conclusion. Tandis que selon l’Islam, la religion de vérité révélée par Allah montre le bien et le bonheur de l’être humain de manière plus juste que ce dernier même. Car l’homme est limité par diverses faiblesses, préjugés, pulsions et conditionnements sociaux.

La religion ne se limite pas à notre vie dans l’au-delà mais comble également de bien et de bonheur notre vie sur terre. Se distinguant des religions qui promettent uniquement un bonheur sur terre ou seulement dans l’au-delà, l’Islam accorde de l’importance au bien-être et au bonheur, aussi bien sur terre que dans l’au-delà, et le désigne comme but aux croyants.

Enfin, la religion est une loi divine. Par conséquent, les règles et les croyances que nous adoptons comme religion et qui ne sont pas fondées sur la révélation ne sont pas valides auprès d’Allah. D’après cette partie de la définition, toutes les formes de croyances produites par les hommes ainsi que toute prétention au sacré sont infondées. La religion authentique n’est autre que le système révélé par Allah, par l’intermédiaire de ses prophètes. En vertu de cela, une mesure ferme est prise contre l’asservissement de l’homme à l’homme, assurant ainsi l’égalité de tous les êtres humains devant Allah. « La supériorité repose sur la piété ».

Nous constatons que, dans la définition de la religion, le terme de « loi » est choisi comme attribut. Cela nous montre la nécessité, après avoir fait acte de foi, de mettre en pratique, dans notre vie, les préceptes religieux comme des règles strictes et que tout manquement n’échappera pas au jugement divin. La religion n’est pas une pensée destinée à rester confinée dans les consciences ; c’est un système vivant dont les effets doivent se manifester dans tous les domaines de notre vie. Enfin, la religion est le nom général donné à la loi, l’ordre et la voie qui organisent les rapports entre Dieu et l’homme.

« La religion » dans le Coran

Dans le Coran, le vocable religion est mentionné quatre-vingt-douze fois et, par ailleurs, quelques-uns de ses dérivés sont cités dans trois versets. Dans le Coran, ce mot est généralement utilisé dans les sens suivants : « Diriger, être dirigé, obéissance, gouvernance/règle, adoration, monothéisme (unifier Allah), Islam, Charia (loi-règle), limites (celles posées par Allah), usage (coutume), rétribution, jugement (le jour de la résurrection où il faudra rendre des compte à Allah sur la manière dont nous avons vécu), oumma (communauté des êtres humains partageant la même foi) »

Par ailleurs, au regard du créateur et de la création, le mot religion revêt, dans le Coran, deux sens différents. Ainsi, lorsqu’il concerne Allah, le créateur et celui à qui est voué un culte, il signifie « être juge, assujettir, demander des comptes, rétribuer-punir » ; lorsqu’il concerne la création et l’être humain qui voue un culte, il signifie « obéissance, prise de conscience de sa faiblesse, soumission, adoration ».

Le point commun des significations relatifs aux mots choisis par chaque culture religieuse pour exprimer la notion de religion se résume par les concepts de « voie, croyance, tradition, adoration ». Tous ces mots mettent en évidence que la religion est un phénomène ancré dont les sources se trouvent dans la vie intérieure de l’être humain et dont les manifestations sont visibles à travers les divers comportements.

Le succès extraordinaire d’une religion se révèle non pas dans les mesures qu’elle prône à des hommes déjà doués d’une force morale hors du commun, mais dans sa capacité à montrer à des hommes ordinaires et moyens les voies vers le perfectionnement moral et la vertu.

Les spécificités communes entre les religions

Selon les sciences religieuses, il est possible d’évoquer la présence de certains éléments communs dans toutes les religions :

La croyance en l’existence d’êtres surnaturels et surhumains (tels que Dieu, les anges, les démons, les entités spirituelles) ;

La distinction entre le sacré et le profane ;

Le culte, les rituels et les cérémonies ;

Une tradition scripturaire ou orale (livre saint, législation morale) ;

Des sentiments en rapport avec un être surnaturel et surhumain ou le sacré (tels que peur, confiance, secret, état de péché, adoration, sentiment d’attachement) ;

Une relation avec le surhumain (par des moyens ou des voies telles que révélation, prophète, invocation, prière, inspiration) ;

Une vision du monde de l’homme, de la vie et de l’au-delà ;

Une organisation de la vie ;

Un groupe social (djama’a) et l’appartenance à ce groupe.

Une partie seulement de ces éléments existent dans certaines religions tandis qu’on les retrouve intégralement dans d’autres.

Lorsqu’on considère une religion, il convient d’être attentif à la pensée et au mode de vie qu’elle propose à celui à qui elle s’adresse et, autant sur le plan de sa praticabilité que de sa moralité, la cohérence avec la nature originelle de l’homme doit être observable. Une religion qui prétend à l’universalité doit pouvoir être audible et correspondre à tout type d’homme vivant sur terre, doit tenir compte des divers niveaux de besoin et doit être capable de montrer à tout homme, quel que soit son niveau de moralité, la voie la plus économe afin qu’il accède à une vie souhaitée juste et vertueuse. Le succès extraordinaire d’une religion se révèle non pas dans les mesures qu’elle prône à des hommes déjà doués d’une force morale hors du commun, mais dans sa capacité à montrer à des hommes ordinaires et moyens les voies vers le perfectionnement moral et la vertu.

 

قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218