Le Coran affirme que le Prophète Muhammad (saw) est «oummi»

Editor


Le Coran affirme que le Prophète Muhammad (saw) est «oummi»

Le fait que le Prophète Muhammad (saw) ne sache ni lire ni écrire est présenté par le Coran comme l’une des preuves du caractère divin du Livre sacré. Bien sûr, ce n’est pas le seul argument permettant de penser que le Coran est de source divine. De nombreux autres versets démontrent qu'il émane de Dieu.

Aucune biographie prophétique ne s’est constituée avec autant de preuves historiques que celle du Prophète de l’Islam (saw). Nous possédons davantage de sources concernant la période du Prophète Muhammad (saw) que celle de Luther et Calvin. Ainsi, nous ne pouvons pas affirmer que Le Messager ne savait ni lire ni écrire sans se baser sur les sources historiques.

La Mecque était la plus importante ville de l’Arabie au sixième siècle : c’était là que s’effectuait un pèlerinage une fois dans l’année et c’était de plus une cité cosmopolite qui avait remplacé la ville antique de Palmyre et de Tiéma. Les populations mecquoises vivaient des échanges commerciaux avec l’Anatolie, la Syrie, l’Inde et la Chine (1). Cependant, hormis 15 personnes dont l’identité est connue, la totalité de la population avant l’hégire était analphabète (2). Seuls les Juifs du Yémen, de Khaybar, de Yathrib (Médine) et de Tiéma pouvaient se vanter de lire les textes sacrés, mais aucune preuve n’indique la présence d’une traduction en Arabe de leur Livre sacré. Les chrétiens étaient actifs au Yémen, à Najran, à Ghassan, à Hîra, dans les zones montagneuses du Bahreïn et dans les îles du golfe Persique. Cependant, les traductions des textes bibliques en arabe remontent uniquement au huitième siècle de l’ère chrétienne (3). Il n’existait donc pas encore à l’époque de l’Envoyé de Dieu (saw) de bible en arabe ou même juste un passage de celle-ci (4). Le poème constituait et était sans aucun doute le plus fort symbole du mode de vie arabe. Les plus anciens poèmes dont nous disposons remontent à l’an 512 apr. J.-C., mais leur mise à l’écrit n’a pu se faire que deux siècles plus tard (5). Il n’existait quasiment aucun texte écrit avant l’avènement de l’islam. Le Coran est le premier livre à être écrit en langue arabe claire (6). Les historiens présentent les  muallaqat sab’a qui étaient écrits pour être exposés sur les murs de la Ka’ba comme étant les premiers écrits de la langue arabe (7). Est-ce que cette situation conforte la théorie que « Muhammad (saw), en tant que commerçant, devait sûrement posséder un certain niveau de lecture et écriture de la langue arabe » ? (8)

Muhammad (saw) était considéré comme un fou poète qui ne faisait que contempler inutilement les étoiles. On lui avait jeté des pierres et on avait parsemé son chemin d’épines. Ses oncles se moquaient de lui et la grande majorité des gens le méprisait et l’ignorait, ce qu’il lui était plus lourd que toutes les injustices et violences qu’il eût subi. La question que l’on doit se poser est : « Pourquoi ses détracteurs n’ont pas mis en évidence son mensonge s’il savait si bien lire et écrire, étant donné qu’il avait affirmé être oummi ?(9)» N’aurait-il pas été plus aisé et plus intelligent de réfuter la révélation, au lieu de l’oppresser de la sorte ? Ainsi, selon cette  logique, comment expliquer qu’un scientifique puisse insinuer que le Prophète (saw) prétendait mensongèrement être un illettré (oummi) alors qu’il savait très bien lire et écrire ? (10)

Le Messager d’Allah (saw), après avoir déclaré sa prophétie, n’a jamais été en retraite, loin de ses compagnons, un court laps de temps soit-il. Il est important de noter que le Prophète de Dieu (saw) avait clairement ordonné à ses compagnons de transmettre sans aucune altération, tout ce qu’il avait dit ou fait, en leur compagnie ou durant leur absence, durant la bataille ou à la mosquée, lorsqu’il dirigeait la prière ou la guerre, de sa chambre ou de son minbar (escabeau utilisé durant le sermon du vendredi). En effet, 70 personnes, désireuses de connaître toute chose le concernant, vivaient dans la mosquée juste à côté de sa maison et ses femmes étaient capables de parler librement des états intimes de sa vie. Il ne faut non plus pas oublier les Médinois qui avaient durant dix années prié derrière le Prophète (saw), cinq fois par jour. Davantage de personnes encore l’ont côtoyé durant les expéditions et ont pu ainsi partager certains moments avec lui et observer certains événements. Tout le monde était conscient de la responsabilité qu’ils avaient de transmettre tout ce qu’ils savaient à propos du Prophète (saw). Rien n’est resté inconnu, de l’armoire qui se trouvait dans sa chambre à ce qu’il avait fait au marché, tous les détails de sa vie ont été consignés et transmis de génération en génération. Ne serait-il pas logique, étant donné que les hadiths illustrant tous les détails et nous permettant de connaître la totalité de la vie prophétique ont été écrits du vivant du Prophète (saw), que les sources relatent des informations concernant ses qualités dans l’écriture et la lecture ? En réalité, le nombre de chercheurs occidentaux convaincus que le Messager fût bien illettré n’est pas des moindres. George Sale a ainsi stipulé que : « Concernant son enseignement, il apparaît qu’il n’en a eu aucun. Hormis l’éducation classique de la tribu, il n’a eu aucun enseignement spécifique. Et la littérature était une discipline ignorée et négligée » (11). Un autre auteur compétent, Théodore Noldeke, affirme que : « Bien que le fait que Muhammad (saw) sache lire ou non est une question ouverte au débat, il est indéniable qu’il n’ait jamais lu la Bible ou quelconque autre livre » (12). Dans un autre passage, il indique encore qu’ « il ne maîtrisait pas le langage écrit » (13). En effet de nombreux chercheurs occidentaux ont affirmé des convictions proches de celles-ci. (14)

Une des raisons qui peuvent expliquer les motivations qui se cachent derrière cette volonté de vouloir de nos jours à tout prix démontrer que le Prophète (saw) savait lire et écrire est que les personnes de notre époque, fortement influencées par le matérialisme, ont une tendance à vouloir toujours tout expliquer selon des principes logiques de cause à effet.

Revenons maintenant à notre sujet qui se résume à comprendre pourquoi le fait de penser que le Prophète Muhammad (saw) était illettré a constitué un élément de la foi musulmane et savoir si les révélations coraniques s’appuient sur cette croyance d’une façon ou d’une autre. Le fait que le Prophète (saw) ne sache ni lire ni écrire est sans aucun doute présenté par le Coran comme l’une des preuves du caractère divin du Livre sacré. Bien sûr, ce n’est pas le seul argument permettant de penser que le Coran est de source divine. De nombreux autres versets démontrent qu'il émane de Dieu.

Si nous devons dire les choses clairement : celui qui a fondé sa foi sur la prophétie de Muhammad (saw), se doit de croire au caractère divin du Coran sans même prendre en considération le fait de savoir si le Messager était illettré ou non. Les musulmans sont convaincus que l’Envoyé de Dieu (saw) était illettré, non pas, car la révélation se base sur cela, mais uniquement par ce que le Coran l’a spécialement stipulé. Ce thème est important pour les musulmans, car il a été spécifié dans le Coran, mais ceux qui le nient accordent sûrement plus d’importance à ce sujet que les croyants.

Une des raisons qui peuvent expliquer les motivations qui se cachent derrière cette volonté de vouloir de nos jours à tout prix démontrer que le Prophète (saw) savait lire et écrire est que les personnes de notre époque, fortement influencées par le matérialisme, ont une tendance à vouloir toujours tout expliquer selon des principes logiques de cause à effet. Cela les a poussés à nier toutes choses immatérielles. Cependant, les lois divines qui gèrent l’univers (sunnatullah) sont diverses et complexes et bien qu’elles se présentent à nous ouvertement devant nos yeux, on ne peut la plupart du temps en comprendre toutes les causes. Ainsi, lorsqu’il est demandé à ces personnes d’accepter que le Coran ait été révélé à une personne illettrée, la plupart préfèrent le réfuter en affirmant que cela relève de la foi et de la croyance. Les personnes qui ont pu être attirées par le christianisme qui ne se base que sur l’inspiration peuvent présenter des difficultés à accepter le concept de prophétie et de révélation de l’Islam. Le refus de ce principe islamique est le résultat d’une approche rationnelle moderne qui n’accepte que la réalité de la raison humaine. Cela est uniquement le reflet de la pensée humaine qui présente, du point de vue de sa création, un penchant vers la mondanisation.

---

1) De Lacy O´Leary, Arabia before Muhammad, London, 1927 AD. p. 82, 184; John Bagot Glubb, The Life and Times of Muhammad, London, 1970 A.D, p. 66-67.

2) H.R. Gibbs and J. H. Kramers, The shorter Encyclopaedia of Islâm, Leiden, 1935 AD., p. 370.

3) Kilgour, The Gospels in many years, London, p. 10 - 11.

4) Semitic studies (in the memory of Rev. Dr. Kohut), Berlin, 1897 A.D., p. 105.

5) Muhammad Ali, Muhammad, the Prophet, Delhi, p. 29.

6) R. A. Nicholson, A.Literary History of the Arabs, Cambridge, 1962 AD. p. 125.

7) Muhammad ´Ali, Op. Cit, p. 21.

8) H. R. Gibbs and J. H. Kramers, OP. Cit., p. 392.

9)  R. B. Smith, Mohammed and Mohammedanism, London, 1876 AD., s. 117-118 and 127.

10) R. A. Nicholson, Op. Cit., p. 151.

11) George Sale, The Koran Preliminary Discourse, London, p.30.

12) William, Historian´s History of the world, London, 1908 A D.,ps. 11.

13) Idem. p.113.

14) D. G. Hogarth, Arabia, Oxford, 1922 AD., s. 20; Bertram Thomas, The Arabs, London, 1937 AD., p. 43 ; Arthur Gilman, The Saracenes, London, 1883 AD., p. 60.

قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218