34 - La Bataille de Houneyn (Hawazin)

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34 - La Bataille de Houneyn (Hawazin)

Une des communautés tribales qui préoccupaient le Noble Messager (saw), après la conquête de la Mecque était les Hawazin. Ces derniers qui se subdivisent en plusieurs clans vivaient dans des régions qui s’étendaient de la Mecque au Najd et jusqu’au Yémen au sud. Les Thaqifites qui constituaient une branche importante de la tribu se trouvaient à Taïf. L’hostilité ancienne qui remontait à la période du paganisme et sous l’influence des relations commerciales entre la tribu de Hawazin et Quraysh se tourna contre le Messager d’Allah (saw), qui était de la tribu de Quraysh, et l’Islam qu’il apportait. Comme certains clans de la tribu avaient transgressé les règles liés à la sécurité routière établies lors du pacte de Houdaybiya, le Prophète (saw) avait lancé contre eux quelques expéditions. Seulement, comme leur haine et leur hostilité allaient sans cesse croissant, les Hawazin étaient devenus, lors de la conquête de la Mecque, un des objectifs les plus importants du Messager d’Allah (saw) après Quraysh. Lorsqu’il se trouvait à la Mecque, le Messager d’Allah (saw) apprit, par un espion qui venait d’être saisi, que les Hawazin s’étaient lancés dans de grands préparatifs en vue d’entrer en guerre contre les Musulmans. De l’autre côté, les Thaqifites, craignant qu’à la suite de la destruction de l’idole Ouzza, sur la route de Taïf, leur idole, Lât, soit à son tour détruite, se joignirent aux Hawazin qui s’étaient rassemblés à Avtas. C’est à Malik b. Awf al Nasri, qui avait la trentaine, que fut confié le commandement des Hawazin. Contre l’avis de personnes expérimentées, Malik b. Awf, afin de retenir ses hommes sur le champ de bataille, avait donné l’ordre d’amener au front les femmes, les enfants et le bétail. Ainsi, c’est une situation de guerre en bloc qui se profilait contre les Musulmans.

Dès la confirmation d’Abou Hadrad al Aslami, envoyé pour se renseigner, du rassemblement des Hawazin et des tribus de Thaqif dans la vallée d’Awtas, le Prophète (saw) entama les préparatifs de guerre. Par la suite, avec l’armée dont le nombre de soldats s’élevait, avec les 2.000 hommes parmi les Musulmans mecquois qui venaient de s’y joindre, à 12.000, il prit la route, dix-sept jours après la conquête de la Mecque, le 6 Chawwal de l’an 8 (27 janvier 630). Dans l’armée musulmane se trouvaient également des femmes Compagnons telles que Oumm Oumara, Oumm Harith et Oumm Soulaym.

Le jeudi 11 Chawwal de l’an 8 (1er février 630), l’armée musulmane qui se dirigeait vers Awtas parvint à Hounayn à la tombée de la nuit et y demeura jusqu’à l’aube. Au lever du jour, une unité d’avant-garde constituée de 100 cavaliers parmi les Banu Soulaym, sous le commandement de Khalid b. Walid, passa à l’action par l’arrière du détachement. La bataille commença véritablement lorsque, précédant les Musulmans dans la vallée de Hounayn et tendant une embuscade à l’endroit le plus étroit et le plus sablonneux de la vallée, les Hawazin assaillirent de flèches le détachement d’avant-garde. Compte tenu de l’obscurité encore présente, il était très difficile de localiser le lieu des ennemis qui se tenaient en embuscade. Avec cela, la confusion et la panique que sema l’effarouchement des chevaux et des chameaux provoqua la dispersion du l’avant-garde et le retrait désordonné des unités qui se trouvaient au centre. Au point qu’il ne restât autour du Prophète (saw) que très peu d’hommes. Dans le Coran, l’attention est portée sur le fait que le débâcle trouve sa raison dans le sentiment de supériorité des Musulmans au regard de leur nombre et, par conséquent, d’une confiance à Allah qui n’était pas pleinement réalisée mais, qu’après l’expérience amère vécue, la victoire fut obtenue avec le soutien spirituel d’Allah (Tawba 9/25-26). Grâce à l’avertissement du Messager d’Allah (saw) et à son intervention courageuse et déterminée, l’armée qui s’était dispersée se ressaisit et, après une bataille féroce, remporta la victoire. La plupart des Hawazin se réfugièrent, avec leurs commandants, une partie à Taïf et l’autre à Awtas, quant au reste, ils prirent la fuite vers Nahla. Ainsi, cette bataille, qui représentait le dernier point du sommet dans la lutte que menèrent les Arabes bédouins contre les Musulmans, se solda par la victoire des Musulmans.

Il est rapporté que dans cette bataille où quatre Musulmans tombèrent en martyr, 70 personnes périrent dans le camp ennemi, dont le fameux poète et combattant, Dourayd b. Simna. Le Prophète (saw) avait ordonné à ses Compagnons de ne pas tuer d’enfants, de femmes, de serviteurs et d’esclaves et, ce jour-là, éprouva une grande tristesse à la mort d’une femme.

La plupart des Hawazin qui prirent la fuite après leur déroute, se réfugièrent avec leur commandant, Malik, à Taïf et une autre partie, à Awtas, quant au reste, ils se dirigèrent vers Nahla. Le lendemain de la bataille, le Noble Messager (saw), envoya deux troupes à Awtas et Nahla tandis que lui-même avançait sur Taïf. La troupe envoyée à Nahla abandonna la poursuite et rebroussa chemin lorsque les fuyards gravirent la montagne. Quant à la troupe envoyée à Awtas sous le commandement d’Abou Amir al Ach’ari, elle y remporta la victoire dans la bataille qu’elle mena contre les Hawazin. Toutefois, Abou Amir tomba en martyr. Reprenant le commandement, Abou Moussa al Ach’ari, conformément aux directives du Prophète (saw) apporta les prisonniers et le butin amassé à Ji’rana où étaient regroupés les butins réalisés à la bataille de Hounayn.

 

قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218