Hafsa bint Omar bin Al-Khattab (r.anha)

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Hafsa bint Omar bin Al-Khattab (r.anha)

Hafsa (r.anha) était la fille d’Omar bin Khattab (ra), elle naquit en l’an 605 du calendrier grégorien. Sa mère s’appelait Zaynab bint Maz’ûn et était issue de la tribu de Banu Jumah. Les compagnons Othman bin Maz’ûn (ra) et Qudama bin Maz’ûn (ra) étaient ses oncles. Le célèbre muhaddith (spécialiste dans la science du hadith) et fakih (juriste) Abdullah bin Omar (r.anhuma) était son frère germain âgé de six ans de moins qu’elle (Ibn S’ad, al-Tabaqat al-Kubra, I-VIII, Beyrouth (Dar Sâdir) ; VIII, 81 ;Ibn Abd al-Barr, al-‘Itisab fi m’arifah al-Ashâb, I-Vi, le Caire (Dar Nahda Misr), IV, 1811).

Hafsa (r.anha) se maria durant sa jeunesse avec Khunays bin Hudhayfa (ra), le frère de l’un des premiers musulmans : Abdullah bin Hudhayfa (ra). Elle effectua plus tard l’hégire vers Médine en compagnie de son mari. Hafsa (r.anha) devint veuve après que son mari mourut lorsque sa santé se dégrada peu après son retour de la bataille de Badr (Boukhari, Maghazi, 12). Son père, Omar bin Khattab (ra), fut très touché de la voir sans cesse triste. Il fallait qu’il trouve une issue à ce problème. L’une des solutions était de la marier avec une personne en qui il aurait complètement confiance. Omar bin Khattab (ra) décida alors de marier sa fille à l’un de ses proches amis. Il pensa tout d’abord à son ami, le gendre du Prophète (saw), Othman bin Affan (ra), qui venait tout juste de perdre sa femme, Ruqayya la fille du Messager (saw). Othman (ra) lui demanda quelques jours de réflexion. Lorsqu’il lui répondit courtoisement qu’il ne pensait pas se marier avec Safiya, Omar (ra) fit la même proposition à Abu Bakr (ra). Omar (ra) fut très attristé de recevoir à nouveau une réponse négative, cette fois-ci d’Abu Bakr (ra). Il partit alors partager ses sentiments avec le Messager (saw) qui le consola en l’informant que Hafsa (r.anha) allait se marier avec meilleur qu’Othman (ra). Il lui déclara quelque temps plus tard qu’il désirait lui-même épouser sa fille Hafsa (r.anha). Omar fut très heureux de cette nouvelle et la maria tout de suite à l’Envoyé de Dieu (saw). Ils se marièrent durant le mois de Ch’aban de la troisième année de l’hégire (625).

Le Messager (saw) accordait beaucoup d’importance à Hafsa (r.anha). Elle possédait, comparée à ses coépouses, un lien très particulier avec le Prophète (saw). Elle était, à l’image de son père de qui elle héritât par voie génétique de certaines particularités, d’un caractère assez dur. C’est peut-être pour cela que son père la conseillait de temps en temps et lui demandait de ne surtout pas offenser le Messager (saw).

Hafsa devint ainsi l’une des épouses du Prophète (ummahat al mu’minin) (Ibn S’ad, VIII, 82-83). Ce mariage créa un lien de parenté entre Le Messager (saw) et son plus proche ami après Abu Bakr (ra), celui qui fit de grands sacrifices au nom de l’Islam : Omar bin Khattab (ra). Ainsi, par la même occasion, L’Envoyé de Dieu (saw) consola Omar (ra) qui avait été très affecté de la situation de sa fille et ce mariage permit aussi de mettre complètement fin à la déception qu’Omar (ra) avait ressentie à l’égard d’Othman (ra) et Abu Bakr (ra). Finalement, ce problème connut une issue à laquelle tout le monde avait été satisfait (Ibn Hachim, IV, 294). Peu après le mariage du Messager (saw) et de Hafsa (r.anha), Othman se maria avec la fille du Prophète (saw) : Umm Kulthûm (r.anha) (Boukhari, Nikah 33 ; Ibn  S’ad, VIII, 83).

Le Messager (saw) accordait beaucoup d’importance à Hafsa (r.anha). Elle possédait, comparée à ses co-épouses, un lien très particulier avec le Prophète (saw). Elle était, à l’image de son père de qui elle héritât par voie génétique de certaines particularités, d’un caractère assez dur. C’est peut-être pour cela que son père la conseillait de temps en temps et lui demandait de ne surtout pas offenser le Messager (saw).

Parmi toutes les épouses du Prophète (saw), bien qu’elles eussent certains indifférents, c’était avec Aisha (r.anha) qu’elle s’étendait le mieux. Elles étaient d’ailleurs toutes deux très jalouses des autres épouses du Messager (saw) et s’allièrent de temps à autre contre elles à ce sujet.  En effet, un jour, alors que Le Prophète était resté plus longtemps que d’habitude avec son épouse Umm Salama (r.anha), elles effectuèrent des recherches pour comprendre les raisons de cela. Elles finirent par apprendre qu’Umm Salama (r.anha) lui avait offert du miel durant sa visite. Elles décidèrent d’entreprendre une action qui peut être interprétée comme une protestation. Elles lui affirmèrent, l’une après l’autre, qu’il dégageait une odeur sûrement due au miel qu’il avait mangé. Plus tard, elles regrettèrent ce qu’elles avaient fait. Omar bin Khattab (ra) sermonna d’ailleurs sérieusement sa fille du fait qu’elle ait attristé l’Envoyé de Dieu (saw) de la sorte (Ibn al-Athir, Usdu al-Ghaba, I-VII, 1970 (Kitab al-Ch’ib), VII, p.66).

Elle rapporta 60 hadiths du Prophète (saw) et de son père Omar (ra). Quatre de ces hadiths se trouvent à la fois dans le sahih de Muslim et à la fois dans le sahih de Boukhari. Six d’entre eux sont présents dans le sahih de Muslim uniquement et les 66 paroles prophétiques restantes sont dans le Musnad de l’imam Ahmed

Un autre événement d’une grande importance concernant Hafsa était arrivé lorsque le Prophète (saw) lui (ou à une autre de ses épouses) confia un secret qu’elle ne sut garder. Elle en informa Aisha, mais Dieu le fit savoir à Son Messager. Les versets suivants furent alors révélés : « Lorsque le Prophète confia un secret à l’une de ses épouses et qu’elle l’eut divulgué et qu’Allah l’en eut informé, celui-ci en fit connaître une partie et passa sur une partie. Puis, quand il l’en eut informée elle dit : « Qui t’en a donné nouvelle?» Il dit : « C’est l’Omniscient, le Parfaitement Connaisseur qui m’en a avisé » (Al-Tahrim/3).

Les sources indiquent généralement trois possibilités concernant le contenu de ce secret :

  • Le fait que le Prophète (saw) aurait juré de ne plus jamais manger de miel après ce qui était arrivé
  • Le fait que Hafsa aurait été très attristée que le Prophète (saw) accueillît Mariya (r.anha) dans sa chambre durant son absence et que le Messager aurait promis que cela ne se reproduirait plus jamais
  • Selon le dernier avis, le secret contenait l’information selon laquelle le Prophète lui aurait indiqué les noms des deux premiers califes qui rependront le pouvoir après lui : Omar (ra) et Abu Bakr (ra)

Les sources rapportent que le verset indiquant que le Messager (saw) ne devrait pas s’interdire ce que Dieu lui a rendu licite avait été révélé concernant l’un des deux premiers événements cités (au sujet du miel ou du conflit concernant Mariya)  : « O Prophète! Pourquoi, en recherchant l’agrément de tes femmes, t’interdis-tu ce qu’Allah t’a rendu licite ? Et Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux » (Al-Tahrim/1).

Bien que les motifs de cette séparation ne soient pas certains, il est fort probable que le Prophète (saw) se sépara de Hafsa (r.anha) par une répudiation révocable (Talaq rij’i) du fait qu’elle ait divulgué son secret. Il est rapporté que Le Messager aurait renoncé au divorce, car Omar (ra), conscient qu’offenser le Prophète (saw) reviendrait à offenser Dieu (swt), avait été très attristé de cet événement (Haythami, IX, 392) ou qu’il aurait changé d’avis lorsque lange Gabriel lui dit : « Hafsa est une femme qui jeûne et prie beaucoup et elle sera ta femme au paradis » (Nasai, Talak 76 ; Ibn S’ad, VIII, 84-85 ;Ibn Abd al-Barr, IV, 1812). Hafsa fit très attention par la suite à son comportement et prit soin de ne plus attrister le Messager. À la mort de l’envoyé de Dieu, elle se tint autant que possible à l’écart des conflits politiques qui suivirent sa disparition (saw). En effet, elle vécut une vie très modeste autant durant le califat d’Abu Bakr (ra) que de son père Omar (ra).

À la mort de l’envoyé de Dieu, elle se tint autant que possible à l’écart des conflits politiques qui suivirent sa disparition. En effet, elle vécut une vie très modeste autant durant le califat d’Abu Bakr (ra) que de son père Omar (ra).

La compilation des versets Coraniques sous forme de livre (mus’haf), préparée par le compagnon Zayd bin Thabit (ra) durant le califat d’Abu Bakr (ra), a été transmise à la mort de celui-ci au nouveau calife Omar bin Khattab (ra). À la mort du deuxième calife, le mushaf fut remis cette fois-ci à la mère des croyants : Hafsa (r.anha). Lorsque Othman (ra) décida de décupler le Coran, il demanda l’exemplaire de Hafsa pour en faire des copies et il le lui remit une fois les travaux finis (Boukhari, Fadail al-Qur’an, 3).

Hafsa mourut à Médine, en l’an 45 du calendrier hégirien, durant le mois de Ch’aban (octobre 665) alors qu’elle avoisinait les soixante ans. Sa prière mortuaire fut dirigée par le gouverneur de Médine Marwan bin Hakem et elle fut enterrée dans le cimetière de Médine (Janna al-Baqi). Certaines sources indiquent qu’elle serait morte au mois de Jumada al-awwal, en l’an 41 (septembre 661) ou en l’an 27 (647-648). Elle possède aussi un makam (emplacement) très visité dans le cimetière de Bab al-Saghir à Damas (Ibn S’ad, VIII, 86).

Elle était l’une des rares femmes de l’époque à savoir lire et écrire. Elle fut aidée pour cela par l’une des membres de sa famille : Chifa bint Abdullah (Ibn S’add, VIII, 84). Elle rapporta 60 hadiths du Prophète (saw) et de son père Omar (ra). Quatre de ces hadiths se trouvent à la fois dans le sahih de Muslim et à la fois dans le sahih de Boukhari. Six d’entre eux sont présents dans le sahih de Muslim uniquement et les 66 paroles prophétiques restantes sont dans le Musnad de l’imam Ahmed (Ahmad, Musnad, VI, 283-288). Parmi ceux qui ont rapporté ses hadiths, nous pouvons citer : son frère Abdullah bin Omar (r.anhuma), Abdullah le fils de Hamza (r.anhuma),  les compagnons Haritha bin Wahd (ra), Chutayr bin Chakal (ra), Muttalib bin Abu Wadâa (ra) et Abdullah bin Safwan al-Jumahi (ra).

(Ibn Abd al-Barr, IV, 1812. Voir : Kazıcı, Ziya, Hz. Muhammed’in Aile Hayatı ve Eşleri, İstanbul 2003, p. 188-208; Kandemir, M. Yaşar, “Hafsa” DİA, XV, 119- 120)

Revue Diyanet (Avril 2011)

قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218